Fantômette et le Maque d'Argent [Georges CHAULET]

par **K-WORLD** Mer 20 Mar - 13:39

CHAPiTRE 1 : Catastrophe !

-Aaaaaaaaaaaaaaaahhh ???
Le hurlement de Christophe Pimpam éclate à travers la maison de couture.
Dans l'atelier, les les << petites mains >> sursautent ; la coupeuse lâche ses ciseaux : une apprentie se pique le pouce avec une aiguille ; un mannequin crie : << Hou ! j'ai peur ! >> Les dessinateurs sortent en hâte de leur bureau vitré.
-Que se passe-t-il ? Qui a crié ? C'est le patron ? On est entrain de l'assassiner ?
Toutes les têtes se tournent vers le couloir au bout duquel se trouve le bureau de Christophe Pimpan. Non, on assassine pas le grand couturier parisien, mais c'est pire !
La porte pivote brusquement et Pimpam jaillit hors de la pièce, l'air affolé. Il hurle :
-C'est affreux, c'est épouvantable ! Venez voir ! Vite, venez tous !
Le petit bonhomme au crâne chauve s'agite avec la frénésie d'un chat de dessin animé avec la poursuivi par une méchante souris. La maisonnée se précipite, s'engouffre dans le bureau, se bouscule pour voir, pour savoir. Rouge d'émotion, piétinant de rage, le couturier braque un index qui tremble vers l'écran d'un téléviseur où apparaît une dame vêtue d'une robe jaune. Il glapit :
- Regardez ! Regardez-moi ça ! C'est notre << Bouton d'or >> C'est mon << Bouton d'Or >> ! Une robe signée Christophe Pimpam !
Des exclamations fusent. La première main s'écrit :
-Mais oui ! C'est bien notre modèle ! La même forme, le même tissu, la même couleur...
-Et maintenant, là...Ce tailleur bleu à rayure blanche...Notre << Joyeux matelot >> ! Toute notre collection, je vous dis ! Toutes la collection de haute couture Christophe Pimpam !

- SUITE -

Plaston, l'un des dessinateurs, questionne fébrilement le patron :
-Mais qui ? Qui donc ? Qui présente cette collection ?
-Brigatini. Notre concurrent. Notre rival jusqu'à présent. Mais maintenant qu'il a copié nos modèles, il est devenu notre ennemis mortel !
Epuisé par l'émotion, Christophe Pimpan se laisse tomber sur son fauteil tournant. Il tire une pochette de soie portant son griffe brodée, éponge don front ruisselant.
Il soupire :
- Ah ! Quel coup au coeur ! C'est une traîtrise impardonnable ! Une abomination ! Brigatini a volé tous mes modèles ! Et il a l'infernal toupet de les présenter trois jours avant nous, pour torpiller notre collection ! Tout notre travaille par terre ! Une saison complètement perdue ! Sans compter ma réputation... Je ne peux plus sortir mes robes, maintenant ! C'est moi qui aurai l'air d'avoir copié sur lui ! Ah ! Le bandit ! Ah ! L'affreux ! Il faut qu'on le prenne, qu'on le couse dans un sac de cachemire ou de loden et qu'on le jette dans la Seine, au pont de l'Alma ! Ah ! J'étouffe ! Qu'on me donne à boire ! Le dessinateur présent un flocon de cognac à l'infortuné couturier qui le vide d'un trait. Dans tout l'atelier, c'est la désolation. Les apprentis pousse des cris lamentables, les mannequins gémissent, soupirent ou pleurent avec l'abondance de Niagara, la première main tord les siennes en sanglotant...
Mais le cognac donne un coup de fouet à Christophe Pimpam. Il se ressaisit, appuie sur le bouton d'interphone :

-SUITE-

-Lahury, venez immédiatement !
-Bien, maître.
Lahury est le secrétaire de Christophe Pimpant. C'est un grand jeune homme un peu plus mince qu'une antenne de voiture qui regarde le monde d'un air rêveur; à travers des lunettes-hublots. Il passe des journées plongé dans la paperasse et n'a encore remarqué l'effervescence de l'atmosphère. On pourrait lui faire éclater une bombe atomique sous le nez sans l'émouvoir.
-Vous m'avez demandé, maître ?
-Oui, Lahury. Le couturier Brigantini vient de le voler la collection d'automne.
-Bien, maître.
La nouvelle le laisse aussi froid qu'un pingouin congelé. Christophe Pimpan précise :
-Voici ce qui a dû ce passer. Par un moyen que j'ignore, mais qu'il faudra découvrir, Brigantini s'est procuré les dessins de nos robes et les a fait confectionner à toute vitesse pour pouvoir les présenter avant nous.
-Sans doute, maître...
-Qu faut-il que je fasse ?
-Prévenir la police ?
Non ! Tout le monde serait aussitôt au courant. Les journaliste, la radio, la télé... Non, non ! Je veux que l'enquête, puisqu'il en faute une, se fasse avec le maximum de discrétion.
-Cependant, maître, il faudra bien que vous trouviez une explication pour justifier l'ajournement de votre propre présentation ?
Pimpan soupir :
-...